Au sein de la naissante aurore,
Alors que l'oiseau engourdi
Ne vocalise pas encore,
Un coup de tonnerre assourdi
Résonne dans la maison vide.
Un éclair a flambé soudain.
Embrasement du ciel livide,
Ruissellement d'or au jardin.
L'orage à présent se rapproche.
La pluie crépite sur le toit.
Et dans la forêt toute proche,
La mésange reste sans voix.
Le lièvre se terre en son gîte.
L'écureuil s'éveille en sursaut,
Giflé par le vent qui agite
Les branches vives du bouleau.
Le vent fou qui hurle sa peine,
Époux trop fougueux de la pluie
Qui tourbillonne et se déchaîne,
Frappant la rose à l'agonie.
Puis tout à coup le grand silence.
Un merle sur l'herbe du pré,
Les nuages gris en partance,
Le soleil à l'est empourpré.
Le meilleur, le pire en partage,
C'est l'image de notre vie.
Que de tempêtes, que d'orages,!
Mais que de douces embellies!
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