Tendres souvenirs de septembre.
Déjà septembre,
il s'agite de nouveau dans un tourbillon de souvenirs...
Je me rappelle le frisquet du matin,
les après-midi plutôt chaleureux si pressés de raccourcir...
Je me rappelle la maison de mon enfance,
son auvent vert,
son escalier et son grand perron prêt à m'accueillir...
Je me rappelle maman, son tablier de dentelle blanc,
de sa cuisine à saveur d'automne, le "bouilli" de légumes qui bouillonne,
repas d'antan préparé amoureusement, sans "rechignement" ni d'impatients soupirs...
Je me rappelle "Tino" ** , un petit serin,
tendre et malin, désirant ardemment se libérer de sa prison dorée.
Était-il vraiment malheureux ? Je ne saurais le dire...
Je me rappelle quand il pleuvait sur "Rosemont" *** ,
les voisins, les passants, parapluie en main,
prenaient tout de même le temps de sourire...
Je me rappelle mon quartier,
mais malgré le flou de mes pensées,
mon coeur ne peut que l'embellir...
Je me rappelle tous ces grands arbres
garnissant la bordure des trottoirs craquelés, se laissant enlacer par
ma corde à danser pour
mon plus grand plaisir...
Je me rappelle "Madame Sauvé" ** , la voisine plutôt enragée,
qui ne cessait de confisquer balles et volants des enfants turbulents,
dans le but de les voir déguerpir...
Je me rappelle mes amis au coeur léger,
chantant à tue-tête, insouciants de l'avenir...
Je me rappelle l'odeur de la rentrée,
le cuir, les crayons de bois, l'encrier et tous les livres à recouvrir...
Je me rappelle ma façon de marcher,
le lourd cartable sous le bras, m'empêchant de courir...
Je me rappelle "Mademoiselle Lavigne" ** ,
cette "maîtresse" autoritaire, à l'allure militaire,
qui savait si bien me faire frémir...
Je me rappelle les soirées de septembre à étudier,
à faire le plein de connaissances pour mieux grandir...
Je me rappelle car je veux bien me rappeler.
Septembre a ravivé les saveurs, les couleurs
de mon "jeune temps".
Je ne regrette pas mon passé, car sans lui, mon présent ne
serait pas comblé par tous ces tendres souvenirs...
*** Rosemont, quartier de mon enfance à Montréal.
** Madame Sauvé et Mademoiselle Lavigne ne sont pas des personnages fictifs,
ces femmes ont bel et bien fait partie de ma vie... ainsi que Tino le serin.
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